Marais de Mousterlin......
NAPO
03 mars 2023
Ma balade d'avant-hier.....
Tel un oiseau aux ailes de sable, la pointe de Mousterlin semble, vue du ciel, porter de sa double flèche sableuse les côtes de Cornouaille. Unique en France, cette formation géologique a créé au couchant, la Mer Blanche, et au levant, les marais de Mousterlin dont une importante surface fut soustraite à l’influence des marées par la volonté des hommes. Nature et humanité ont ainsi façonné deux entités bien distinctes où sel et mouvements de la mer, selon présence ou absence, ont donné des paysages radicalement différents. À l’ouest, le littoral est resté ouvert aux influences maritimes tandis qu’à l’est, abrités par des digues érigées au début du XXe siècle, les rivages marins ont cédé la place aux berges de plans d’eau frangés de roseaux et aux prairies humides bordées de saules.*
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2 Horizontalité !
Dans une relative immobilité, les canaux se sont enrichis de limons féconds, de végétations denses et de paisibles vies animales. À l’écart des rivages surpeuplés, les marais de Mousterlin vivent au rythme d’une nature qui, des temps modernes, ne perçoit que de très lointains échos. Miroitements des lagunes, ondulations des roseaux, vols planés ou battus, lumières intimes de forêts-galeries tapissées de menthes aquatiques y dessinent les contours d’un autre monde.*
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4 les amoureux !
5 un affût pour @ VAN NAY !
La faune
Le printemps vient d’arriver, sèves et sangs coulent d’un flux nouveau. C’est la saison des amours. Parades et rencontres se multiplient au sol et dans les airs. Une fois les couples formés, arrive le temps des présents nuptiaux. À chacun sa sensibilité. Pour le faucon crécerelle, ce sera un campagnol. La sterne Pierregarin offrira à sa compagne un petit poisson tandis que le héron, plus versé dans la construction, fera cadeau à sa femelle d’une plante destinée à la fabrication du nid. Les préliminaires bien engagés, mâles et femelles hérons cendrés adoptent une attitude accueillante. Cris de séduction et posture incitatrices stimulent leurs désirs sexuels. C’est le moment de toutes les prouesses. Sur le dos de sa compagne qu’il saisit à la nuque, le mâle bat des ailes pour se stabiliser puis, après quelques soubresauts, déverse sa semence. Quelque temps plus tard, de jeunes hérons naîtront au creux d’un grand nid fait de branchages entrelacés. Autres espèces, autres comportements. De nombreux canards vivent dans la roselière. Les colverts y circulent en couple, sauf au moment de la couvaison. À ce moment, les mâles colorés de vert, de brun pourpre et de blanc déambulent en bandes unisexes, caquetant sans doute de leur future progéniture. Au nord de la digue, un espace boisé enchevêtré est réservé à la faune. Près de l’eau, la bouscarle de Cetti y construit son nid dissimulé dans la végétation. Sur le littoral, de petits groupes de bécasseaux Sanderling, au plumage argenté piqué de noir, arrivent à l’automne de leur toundra natale pour se régaler de puces de mer qui bondissent à la limite des flots.*
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La flore
Pour assurer l’équilibre des habitats, un système de vannes stabilise le niveau des eaux de la lagune. Flores des étangs, des zones humides et des dunes se côtoient ici sur plus de cent hectares. L’iris des marais s’installe dans les moindres dépressions humides. Cette plante attire les insectes par son nectar situé à la base de sa corolle. Ne pouvant résister à la tentation olfactive, abeilles et bourdons entrent dans ses jolies fleurs jaunes pour butiner. Peu après, couverts de pollen, ils repartent féconder à leur insu d’autres plantes. Au bord de la roselière, les épis pourpres des longues fleurs des salicaires se mêlent aux plumets soyeux des phragmites. En d’autres temps refuges des kobolds, lutins et autres korrigans, ils étaient employés au siècle dernier pour colorer les bonbons en rouge. Roseaux, joncs et carex abondent. Ils servent au rat musqué pour la construction de sa hutte. L’osmonde royale, fougère au port superbe, pousse dans les sous-bois humides. Ses feuilles fraîches étaient utilisées autrefois dans les campagnes comme litière pour les enfants chétifs. Dans un tout autre milieu, les pourpiers de mer parsèment de leurs petites feuilles grasses et brillantes les sables de la dune blanche. À proximité des lichens des rennes qui, au nord de l’Europe, jonchent la toundra arctique, orchis bouffons et orpins âcres égayent de violet et de jaune la dune grise. Les queues de lièvres, aux pompons blonds et doux, y ondulent sous le vent marin.*
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E-M1MarkII avec le 40-150
*Textes extraits du site "Conservatoire du Littoral"
vega@
03 mars 2023
Merci pour la visite .. cela donne envie de passer quelques jours là-bas !
DBLG
03 mars 2023
Merci pour cette balade en images et les textes l'accompagnant !
Mon trio... 2, 1 et 5 !
Daddy
VAN BAY
03 mars 2023
Après cela, tu es prêt à écrire des livres et revues illustrés sur ta région, cela donne l'envie d'y voir avec ses yeux
panoramix
03 mars 2023
merci pour la leçon...... et un plus pour la très "africaine dernière