Pour expliquer un peu :
Il existe plusieurs formats de pellicules argentiques, notamment le film 120 qui est une bande de 6 cm de large non perforée, et le film 135 qui est une bande de 35 mm de large avec perforations d'entrainement de chaque côté (il a été créé pour le cinéma, les perforations sont nécessaires à la régularité de l'entrainement rapide à 24 images/secondes).
Le film 120 est adossé à une bande protectrice de papier opaque plus longue qui sert aussi d'amorce d'entrainement, tandis que le film 135 est contenu dans une canette métallique étanche à la lumière.
Les appareils à film 120 constituent la famille des appareils moyen-format, ceux à film 135 celle des appareils petit-format, il y a aussi la famille des appareils grand-format qui utilisent du plan-film, c'est à dire des feuilles de pellicule et de grande surface (par exemple 4x5 pouces, 8x10 pouces, etc.)
Sur ces bandes de film, bien qu'il y ait des numérotations pré-exposées sur les bords, il n'y a pas de format pré-établi, c'est l'appareil photo qui va déterminer les dimensions du cliché sur le film.
Ainsi parmi les moyens-formats, on trouve principalement les formats (en centimètres) 6x4,5, 6x6, 6x7, 6x8, 6x9, 6x12 et 6x17 (en réalité les dimensions des clichés sont un peu plus petites, le 6x6 par exemple fait 56x56 mm).
Parmi les petits-formats, le plus courant est le 24x36 mm, mais il y a aussi des 24x18 mm (dont la famille des Olympus Pen des années 60) jusqu'aux panoramiques 24x58 (Horizon 202, Hasselblad Xpan…).
On peut en fait concevoir n'importe quelle longueur de cliché sur le film, la seule limite est la largeur de la bande.
L'idée ici est de charger un appareil 120 avec du film 135 moins haut. Comme la fenêtre de l'appareil photo est plus haute que le film, ce dernier est exposé sur toute sa surface qui passe devant sa fenêtre, y compris les bords avec les perforations. Et comme la longueur de la fenêtre est plus longue, on obtient un cliché panoramique (imaginez, avec un 6x17 on peut théoriquement faire du 35x170 mm !).
Le non placage des bords du film sur la longueur par la fenêtre peut provoquer un manque de planéité, la pellicule pouvant se tuiler légèrement.
L'adaptation n'est pas simple mécaniquement.
Dans chaque type d'appareil on a une bobine débitrice de film (la pellicule qu'on insère) et une bobine réceptrice. Outre les tailles des bobines, il y a une différence fondamentale :
Dans un appareil 135, la réceptrice est construite à demeure dans l'appareil, et une fois toute la pellicule exposée, on doit la rembobiner sur sa bobine débitrice.
Dans un appareil 120, la réceptrice est une bobine identique à la débitrice, et une fois le film exposé, on ne le rembobine pas, on finit de le bobiner sur la réceptrice.
Du coup les appareils 120 sont dénués de manivelle de rembobinage, le film 135 doit être rembobiné à la main à l'abri de la lumière (pièce dans le noir, manchon de chargement…) après extraction de l'appareil.
C'est une expérimentation intéressante, le film 135 reste plus courant, probablement un peu moins cher que le 120 avec davantage de choix de types de pellicules, mais l'usage dans un appareil moyen-format est clairement moins aisé à la fois qu'un film 120 pour lequel il est prévu, et qu'un film 135 dans un appareil 135 qui a un chargement/déchargement bien plus simple…
Olyerit, un crop, oui, mais toute photo est par essence un crop dans le cercle image produit par l'objectif, quels que soient les appareils et leur format ;-)
À noter :
Rollei a peut-être été le premier fabricant à proposer un adaptateur 135 pour ses Rolleiflex 6x6, mais ça produisait des clichés 24x36 et il fallait que l'appareil soit doté à l'origine d'un compteur de vue additionnel spécifique au 24x36.
Mamiya également proposait pour son télémétrique 6x7 Mamiya 7 un adaptateur 135 panoramique avec passe-vue à placer dans l'appareil pour bien assurer la planéité et produire un cliché 24x54.